Le programme international de Sabrina Amrani met en lumière des artistes et des pratiques qui font écho aux valeurs et aux préoccupations contemporaines liées au Sud global.

La nature luxuriante capturée dans le travail méticuleux de Wardha Shabbir (1987, Lahore, Pakistan) est une ode à la persévérance et à la résistance, un écosystème dans lequel certains éléments coexistent, un cycle dans lequel la fin de l’un fait partie du début d’un autre. Les recherches visuelles de Wardha Shabbir tournent autour des espaces et des dimensions, tout en faisant référence aux marques des mondes physiques et mentaux. Pour Wardha, les espaces environnants du papier sont une continuité de ses peintures. Comme une multitude de mondes à l’intérieur d’autres mondes, dans ses peintures, de nouveaux « espaces » s’ouvrent à l’intérieur des peintures elles-mêmes. L’artiste construit ces cartes, non seulement pour se familiariser avec les espaces, mais aussi comme un moyen de naviguer dans le passé et l’avenir, comme un dispositif de retour à soi.

Les dessins minimalistes à grande échelle de Waqas Khan (Akhtarabad, Pakistán, 1982) ressemblent à des toiles et à des étendues célestes. La contemplation d’une trace visible sur le papier est au cœur de l’œuvre. Khan utilise de petits traits et de minuscules points pour créer de grands enchevêtrements. Lorsque deux unités de particules sont étalées et enchevêtrées, elles sont essentiellement « synchronisées » l’une avec l’autre et le resteront quelle que soit la distance qui les sépare. Cette idée d’unité et d’être perçu comme une totalité magnanime est ce qu’il absorbe en partie de son penchant pour la littérature et de son intérêt pour la poésie.